Cinéma

Adieu Paris – Adieu le cinéma. Adieu Murat, Arditi, Le Coq, Prévost, Depardieu, Poelvoorde, Baer.

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Critique à trois mains et anonyme du film Adieu Paris par trois bon.ne.s ami.e.s souhaitant protéger leur identité afin de conserver leurs chances de travailler dans l’industrie. Spoilers peu présents mais en vrai, il n’y a pas grand-chose à raconter.

Michael : Quel pire hommage pouvait-on faire à Jean-François Stévenin ? Quel pire requiem pouvait-on dresser à son image ?

Louki : L’origine du monde ?

Michael : Non, Illusions perdues a su redorer le blason de cet homme et de sa brillante carrière. Et tu concéderas que L’origine du monde, bien que terrible et terrifiant, se dresse en œuvre d’art face à ce caca cosmique que nous venons de visionner.

Louki : Il est vrai. C’était curieux de nullité.

Jacques :  Rien de curieux. Le pic de la médiocrité devant nos yeux. Le dîner de vieux cons. Seule la candeur de Jackie Berroyer est à sauver dans un film qui cultive l’image d’un Paris dépassé, loin de susciter la compassion.

Louki : Je n’ai pas les mots.

Michael : Pratique pour une critique… salopard.

Louki : Non, mais ne condamnons pas toutes les séquences de ce film. La scène des crédits de fin suscite tout de même une sensation de réconfort chez le spectateur. Elle vient nourrir l’idée que tout enfer a une fin.

Michael : Tu préfères te faire arracher les ongles de pied par une grand-mère nazie ou voir Adieu Paris deux fois ?

Jacques : Va te cacher, Michael*. On parle de cinéma ici !

Louki : Et que dire du personnage de Yoshi…

Jacques : Oui, ce personnage japonais dont la seule fonction est de divertir ces vieux cons à table. Il s’assoit, commande un homard puis… subit un procès ? Sans aucune raison ! Il est supposément végétarien, attaché à la nature, et est payé par ces vieux cons pour déterminer lequel est le moins con. Ah, et n’oublions pas le serveur pakistanais qui ne fait que s’énerver dans sa langue natale (évidemment sans sous-titres) sauf lorsqu’il salue les clients du bistro avec le mot “FEIGNANT”. Une médiocrité pareille. Même Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu 10 sera un grand film face à cette sorte vidéo YouTube amateur.

Louki : J’en reviens toujours pas. Et Benoît Poelvoorde n’aura sans doute jamais été aussi peu marrant que dans ce film où il joue un belge perdu et rejeté par de vieux amis après avoir fait le zouave en soirée. Pourquoi est-il rejeté si vite ? Et pourquoi reste-t-il au bar seul à sympathiser avec un serveur… qui n’était peut-être pas le meilleur acteur de l’année ?


Michael : Non il était à chier, et Poelvoorde aussi. Et Bernard Murat aussi. Tout le monde en fait. C’est pas Gérard Depardieu qui crache pendant 3 minutes du film sur ses propres amis, refusant de les rejoindre parce qu’il “ne les aime plus”, qui va réhausser le niveau de cette bouse atomique.

Jacques : Rappelons qu’Isabelle Nanty tente d’accompagner Benoît au bistro au début du film. Et elle se fait recaler car “il n’y a que des hommes à ce repas. Les femmes ne sont pas invitées, j’t’assure.” Sérieusement ? Qu’avait Edouard Baer dans le crâne en écrivant ce script ? Bon sang Edouard…

Louki : Le caméo de Baer n’arrange vraiment rien à la situation. Son apparition en tant qu’ami de Poelvoorde, imbu de lui-même et condescendant comme jamais, vient agrémenter le niveau de smug de ce film. Un film empli de personnages qui ne font que s’entendre parler en interrompant constamment leurs amis avec les pires lapalissades prononcées avec un ton pseudo-intellectuel.

Jacques : Tu l’as dit. Insupportables bon sang. Le personnage de Bernard Le Coq nous disait “Ça fait 30 ans que je fais le con. Et sans forcer. Avec légèreté!” Faut décrocher alors Bernard ! Faut arrêter à ton âge avec de telles conneries comme cette farce de long-métrage.

Michael : Non mais attendez, les gars. Vous vous rendez compte de ce qu’on fait là ?

Louki : Oui, une critique pour Adieu Paris. Non ?

Jacques : Quel est le problème, Michael* ?

Michael : On est vraiment en train de donner de notre temps et notre énergie pour décortiquer une crotte pareille ? Sérieusement ? Sommes-nous descendus si bas ?

Louki : Non mais toute création mérite d’être analysée dûment voyons.. Tu le sais bien. C’est un travail qui…

Michael : NON ! JE REFUSE OK? 

Jacques : Eh mais calme-toi enfin. Et passe-moi le gobelet de chocolat chaud.

Michael : Tiens. Pardon. Louki*, ce que je veux dire, c’est qu’on prononcera un nombre de mots bien limité au cours de notre existence. Souhaites-tu vraiment en gâcher une partie pour un film tel qu’Adieu Paris ? Je ne pense pas. Il faut être rationnel et économiser nos paroles pour des thématiques plus intéressantes et productives. Sur ce, je dois aller acheter un shampooing édulcorant.

Jacques : Tu as raison Michael*. Je viens avec toi à Auchan. Il me faut des piles.

Louki : Ça marche, allons-y. Je vais prendre des biscuits et des mouchoirs, je pense. Et une affiche de Pierre Arditi.

Michael : Très drôle. T’es vraiment un salopard. Mais j’aime les grandes surfaces, j’aime les flamants roses. Et j’aime le vrai cinéma.

Note de Jacques : 1,2.
Note de Louki : 2,5.
Note de Michael : 2,8.

*Ces prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat des intervenants

2.2

Don’t Look Up : une simple comète

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