Cinéma

Adieu les cons – Mala Vida

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Adieu les cons, c’est l’histoire d’une mère, Suze Trappet, qui part à la recherche désespérée du fils dont elle a accouché sous X à ses 15 ans. Suze, pleine de fougue et de passion, se lance dans cette quête effrénée lorsqu’elle apprend qu’il ne lui reste plus que peu de temps à vivre car elle est très malade. Pleine de hargne, elle est prête à tout – absolument tout – pour retrouver ce fils qu’elle n’a jamais eu la chance de connaître.

Les premières scènes du film reviennent avec émotion sur la jeunesse de Suze et sur ce qui l’a amenée à tomber enceinte et à accoucher sous X alors qu’elle n’avait que 15 ans. Très vite, on cerne le personnage et on comprend que cette femme, qui doit regarder la mort dans les yeux, a pour dernière volonté de connaître l’enfant qu’elle a mis au monde et toujours intimement regretté d’avoir abandonné. Mais ne vous méprenez pas ! Le film n’est pas du tout un tire-larmes et ne cherche pas à susciter notre pitié. Il est en réalité teinté d’un humour dédramatisant qui fonctionne, à mon sens, vraiment très bien.

Rapidement, Suze se lie d’amitié avec deux hommes : Cuchas et M. Blin. Les deux personnages, atypiques et hors-du-commun, vont se consacrer corps et âmes à la recherche de l’enfant. Avant d’intégrer ce trio de détectives loufoques, Cuchas tentait de se suicider. Paradoxalement, il se retrouve finalement plein de vie à rechercher l’enfant abandonné : comme s’il avait retrouvé un sens à sa vie à travers celui de Suze. Les deux personnages sont donc profondément liés. M. Blin, quant à lui, est un aveugle – je le précise car c’est un des traits sur lequel tire le scénariste pour créer de véritables moments comiques – qui semble simplement à la recherche d’aventures. Il est plein de bienveillance et d’énergie, et n’hésite donc pas à se mettre au service de Suze et à s’engager dans cette quête comique et dramatique, à l’origine si personnelle et finalement tellement partagée par les trois protagonistes.

La force du film, à mon sens, c’est son rythme. En effet, le film est court, rapide et captivant. Il est plein de rebondissements et nous fait passer du rire aux larmes en un instant. On se laisse aisément porté par les trois protagonistes qui, ensemble, créent une synergie plus qu’efficace, amusante et émouvante. Jusqu’à la dernière scène du film, j’ai eu le souffle coupé. Le film est fuyant et fluide, on passe d’un rebondissement à l’autre sans s’en rendre compte et avec toujours plus d’intérêt et de concentration. J’ai vraiment eu le sentiment d’être engagée dans une course avec les personnages.

Virginie Efira interprète à merveille le rôle de cette mère déterminée, indépendante, tête brulée, parfois un peu folle même, qui donne toute la force qu’il lui reste pour revenir sur un acte tragique et passé qu’elle a toujours profondément regretté. Si le film se montre parfois un peu irréaliste tant tout s’enchaîne étonnamment bien, il n’en reste pas moins un condensé équilibré d’humour, de joies, de peines, d’amour et de tragédie. Dupontel associe là deux genres cinématographiques d’une manière très fluide et harmonieuse.

Plus encore, le film est parlant en tant qu’il traite de thématiques de société auxquelles nous pouvons toutes et tous, un jour ou l’autre, être confronté(e)s : le burn-out, les maladies professionnelles, l’accouchement sous X, etc. Il est touchant en tant qu’il est réel et profond, malgré la légèreté du ton adopté. Je n’ai pas décroché du film une seule seconde (ce qui est rare !!!).

Le film est beau, l’histoire est belle et son dénouement l’est plus encore. Je ne sais pas si on peut parler d’un chef-d’œuvre mais à titre personnel, je suis vraiment ressortie de la salle avec le cœur qui battait fort (toutes émotions confondues)… !

9.5

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