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Pendant toute la durée du confinement, Making Of se charger de vous donner des idées de films à voir : les MOWs, Movies Of The Week.

Confinés chez soi, on se surprend à rêver… Rêver d’environnements lointains, imaginer des créatures étranges, ou une nouvelle humanité. Depuis la révolution Star Wars, les plus grands noms du cinéma, de Cameron à Jean-Pierre Jeunet, se sont frottés au genre de la science-fiction, fantasmant d’improbables inventions technologiques pour laisser libre cours à leur créativité. Pourtant, on se surprend à trouver des parallèles troublant avec nos enjeux actuels, que ce soit dans la question de l’intelligence artificielle ou dans les métaphores de la lutte des classes, en passant par les choix moraux auxquels sont confrontés les protagonistes. Making Of vous a donc préparé une sélection de ces films qui utilisent le futur et réinventent la société pour mieux parler de la nôtre.

1) Cloud Atlas : 2012, Lana & Lilly Wachowski et Tom Tykwer

Avec Tom Hanks, Halle Berry, Hugo Weaving, Ben Whishaw et bien d’autres

Disponible sur : Universciné, Canal VOD

Ce film est un labyrinthe comme jamais on n’en a vu au cinéma. Phrase pompeuse peut-être mais le projet est si complexe qu’on a du mal à ne pas y penser. Voyez-donc : six époques sans lien apparent les unes avec les autres où l’on croise des personnages interprétés par les mêmes acteurs. Je répète, les mêmes acteurs vont donc jouer six rôles dans six époques différentes s’étalant du milieu du XIXe au XXIVe siècle. La grande histoire se mélange avec les petites histoires.

Ce projet est l’adaptation d’une petite merveille de la littérature, le roman Cloud Atlas de David Mitchell, réputé inadaptable. En effet, ce roman est une tentative d’illustration de la théorie du chaos qui stipule que la moindre de nos actions, même la plus anodine, un regard ou un sourire, peut avoir des conséquences gigantesques et totalement imprévisibles sur le temps long.

On suit donc tous ces personnages en même temps, on passe d’une époque à l’autre en permanence, de telle sorte que jamais la tension ne redescende. Ces six époques se mélangent en permanence, tous les choix des protagonistes se répercutent sur les autres. C’est aussi l’occasion pour les trois réalisateurs d’alterner six styles différents dans lesquels ils vont s’amuser à mettre tous les codes des genres classiques pour mieux pouvoir, ensuite, les détourner.

Il y a le film d’aventure d’abord où, parti dans un très long voyage en bateau en 1849, un jeune avocat tente désespérément de rentrer chez lui et revoir sa femme. Aidé sur le bateau par un esclave noir alors qu’il tombe malade, celui-ci va s’engager pour l’abolition de l’esclavage.

Près d’un siècle plus tard, son journal est lu par un jeune compositeur en perte de repères. Enfermé dans une époque qui n’accepte pas son homosexualité, il est influencé par ce qu’il lit, cela le mène au cœur de ses démons. Il quitte son petit ami qu’il aime en se donnant la mort. On est dans le drame.

En 1973, une journaliste enquête sur une entreprise qui mène des tests particulièrement bresons. Elle croise l’ancien petit ami du compositeur et tous deux sont poursuivis par l’homme de main à la solde du patron de l’entreprise sur laquelle elle enquête. Des courses-poursuite dans San Francisco, le polar classique. On en redemande.

2012, un éditeur raté se retrouve enfermé par son villain frère dans une maison de retraite pour vieux séniles. Dommage, il ne l’est pas. Il s’évade de manière totalement burlesque en lisant le récit de cette journaliste des années 70. L’aventure c’est l’aventure. Il en tire un scénario de film, une vraie comédie.

Bien des années plus tard, un extrait de cette film est montré à Somni-451, une humaine clonée pour être serveuse dans un restaurant de Neo-Séoul. Cet extrait, totalement détourné du cadre comique du film original, l’inspire dans sa quête pour s’extraire de sa condition d’esclave. Elle enregistre un discours qui va fonder une nouvelle religion pour la libération des âmes, de la pure science-fiction dans un monde en perdition.

Enfin, l’apocalypse a eu lieu. La religion dont Somni était la prêtresse pétrit ce monde redevenu archaïque. L’aventure dans un monde post-apocalyptique pour le salut d’un Tom Hanks qui a abandonné sa famille à une mort certaine face à des tribus cannibales. Hugh Grant est étonnamment crédible en chef de guerre cannibale, qui l’aurait cru?

Bon, quel bordel… et il est vrai que ce film n’est pas fait pour être raconté mais plus pour se vivre. Chaque petite histoire n’a en soit pas grand intérêt. Ce sont les liens complexes qu’elles entretiennent entre elles qui est signifiant. Leur alternance parle pour elles, révèlent certaines choses. Les choix s’évoquent et se répondent. Chaque acteur joue dans toutes les histoires des personnages qui s’opposent souvent, les méchants deviennent les gentils et inversement, le salut ou non à travers les époques. Chaque spectateur devient tel un enquêteur qui cherche la vérité. Mais quelle vérité au juste?  Celle de la vie bien sûr. Tout simplement.

On assiste alors à près de six climax en même temps, comme une immense scène de fin qui n’en termine pas (comme la scène de bataille de Matrix III), croisant tous ces personnages qui se ressemblent à travers le temps. Chacun y tire sa propre interprétation dans une tension qui explose dans la dernière demi-heure.

Bon voyage dans ce film un peu fou, imparfait et unique.

NB : une bande-annonce de 6 MINUTES! est disponible sur Youtube. Gargantuesque, vous saurez si vous allez aimer ou non.

2) Blade Runner : 1982, Ridley Scott

Avec Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young

Disponible sur : CANAL VOD, diffusion à 22h25 sur OCS Choc

En 2019, la population a déserté la planète Terre, attirée par les colonies spatiales, où elles sont servies par des « réplicants » androïdes très proche des humains réduits en esclavage. Pourtant, une révolte des répliquants provoque leur interdiction et leur traque par des unités policières spéciales appelées « blade runners ». Mais comment distinguer les réplicants parmi la population, quand ceux-ci semblent finalement plus humains que les originaux ?

On ne pouvait dans ce top passer à côté d’un chef d’œuvre de Ridley Scott, un must-see de la science-fiction et du cinéma en général, au monologue final devenu culte, et interrogeant profondément le rapport entre l’humain et sa création.

NB : la suite de Denis Villeneuve est plus que chaudement recommandée.

3) Minority Report : 2002, Steven Spielberg

Avec Tom Cruise, Max von Sydow, Colin Farrell, Samantha Morton

Disponible sur Amazon Prime

En 2054, le crime a disparu. En effet, l’entreprise Précrime exploite trois entités à formes humaines en état de stase, les Précogs (abréviation de pré cognitif), capables de prévoir un crime dès qu’un individu en conçoit l’idée. Une unité spéciale est alors chargée d’intercepter le futur meurtrier. Mais, quand le chef de la sécurité voit son propre nom apparaître dans le dispositif d’alerte des précogs, c’est tout le système qui est remis en question. Spielberg livre ici un thriller aux retournements toujours surprenants et lourds de conséquences…

4) Alien, le huitième passager : 1986, Ridley Scott

Avec Sigourney Weaver, Tom Skerritt, Veronica Cartwright, Harry Dean Stanton

Disponible sur HBO

On ne présente plus le cultissime Alien : au début des années 80, ce film à petit budget et au réalisateur encore inconnu explose le box-office et marque si profondément les spectateurs qu’il donnera lieu à une licence toujours exploitée 25 ans après. Utilisant toutes les ressources et talents à sa disposition, le film est un monument du cinéma, alliant science-fiction et horreur pour un résultat angoissant et dérangeant.

5) Snowpiercer: 2013, Bong Joon-ho

Avec Chris Evans, Song Kang-ho, Ed Harris, Tilda Swinton

Disponible sur HEC Library

Après qu’un refroidissement planétaire ait causé la quasi-extinction de l’humanité, les survivants se regroupent dans un immense train. A bord, la hiérarchie sociale la plus stricte est observée, depuis les insalubres wagons du prolétariat jusqu’au luxe le plus indécent dans les wagons de tête. Adaptée d’une BD française, l’occasion était parfaite pour Bong Joon-Ho (réalisateur acclamé pour Parasite l’année dernière) d’exploiter les thématiques de lutte des classes qui lui sont chères.

6) Les fils de l’homme, 2006, Alfonso Cuaron

Avec Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine, Claire-Hope Ashitey

Disponible sur MYTF1 VOD

En 2027, l’humanité, incapable de se reproduire, semble vouée à l’extinction. L’annonce de la mort de Diego, la dernière personne née sur terre et âgée de 18 ans, met la population en émoi. Au même moment, une femme tombe enceinte – un fait qui ne s’est pas produit depuis une vingtaine d’années – et devient par la même occasion la personne la plus enviée et la plus recherchée de la Terre. Un homme est chargé de sa protection…

7) Bienvenue à Gattaca : 1997, Andrew Niccol

Avec Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law

Disponible sur Amazon Prime

Dans un monde où il est devenu possible de concevoir un enfant sur mesure, le génotype de chaque bébé à naître est soigneusement préparé afin de concevoir des individus aussi parfaits que possible, laissant de côté les enfants « nés de l’amour ». Vincent Freeman, un de ces enfants considérés comme « invalidés », choisit pourtant d’enfreindre les lois du système afin d’accéder aux rêves que la société lui interdit. Maitrisé, visuellement sublime, subtil : le film est attachant et percutant, une vraie bouffée d’air frais qui marque durablement.

8) La guerre des mondes : 2005, Steven Spielberg

Avec Tom Cruise, Dakota Fanning, Justin Chatwin

Des aliens géants ont envahi la terre et ravagent tout sur leur passage : lorsque H.G. Wells publie son roman en 1898, celui-ci devient rapidement culte, et est repris partout au point que le scénario semble aujourd’hui éculé. Mais ce qui intéresse Spielberg lorsqu’il adapte le roman en 2005, ce n’est pas l’invasion alienne, ou le moyen de la contrer. Le héros n’est pas le leader d’une résistance, mais un homme perdu, blessé et effrayé. Le réalisateur veut dépeindre une humanité mise au pied du mur, où chacun se bat pour sa survie. Et c’est l’anarchie : pulsions les plus violentes, folies, l’homme semble de retour à un état sauvage, sans cesse traqué, oppressé, angoissé par ce nouveau monde trop puissant pour lui.

9) Premier contact : 2016, Denis Villeneuve

Avec Amy Adams et Jeremy Renner

Disponible sur Amazon prime et Canal VOD

Douze étranges vaisseaux extra-terrestres se posent sur terre. Une équipe spéciale est formée pour se rendre dans ces structures et interagir avec les occupants, afin de comprendre qu’ils sont, d’où ils viennent et quelles sont leurs intentions. Denis Villeneuve concentre ainsi tout son film sur la communication, le langage, et réfléchit à leur capacité à nous faire comprendre ce qui est profondément différent. Film de science-fiction contemplatif, calme et posé, Premier contact est un film ambitieux qui invite son spectateur à réfléchir, et laisse songeur longtemps après le visionnage du film.

10) Metropolis : 1927, Fritz Lang

Avec Alfred Abel, Brigitte Helm, Gustav Fröhlich

Disponible sur Amazon Prime

Emblématique du cinéma expressionniste allemand de l’entre-deux guerres, Métropolis semble aujourd’hui un film peu accessible, muet en noir et blanc. Il a pourtant inspiré presque tout le cinéma de science-fiction qui a suivi par son approche novatrice, et se pose en classique incontournable.

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