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Retour sur le Festival du cinéma allemand à l’Arlequin, Paris

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Une file d’attente qui remonte depuis L’Arlequin le long de la rue de Rennes, quelques mots d’allemand échangés qui se perdent dans le bruit de la foule ; le Festival du Film Allemand vient de commencer. Il se tient tous les ans pendant une semaine début octobre dans le beau cinéma Arlequin dans le 6e arrondissement de Paris, entre Montparnasse et Sèvres-Babylone. C’est l’occasion pour les amoureux de l’Allemagne, si ce n’est les Allemands eux-mêmes, de se retrouver autour d’un film.

Cette année c’est L’Audition (Das Vorspiel de Ina Weisse) qui a ouvert les festivités, avec la talentueuse Nina Hoss (voir Phoenix de Christian Petzhold) et l’acteur français Simon Abkarian. Ce film franco-allemand sur une leçon de violon, rappelle comme l’ont fait Whiplash et d’autres encore la passion souvent très violente que peut représenter la musique.

L’ambiance de ce festival est toute particulière pour moi. Je suis toujours touchée par la façon dont le cinéma joue un tel rôle unificateur pour la communauté de germanophones de Paris. L’Arlequin étant également un cinéma très agréable, on peut s’y arrêter boire un café et les langues se délient rapidement entre les spectateurs. Durant les séances, on entend le public rire à la moindre private joke allemande et à la fin de chaque projection les voisins se retournent pour échanger sur le film et sur leur expérience en attendant le début du prochain long ou court métrage.

Tous les soirs, on peut assister à une avant-première, ou bien une « simple » séance en présence des acteurs et du réalisateur d’un des films projetés. Il y a deux ans, j’avais eu la chance d’assister à l’avant-première de Paula de Christian Schwochow, un merveilleux film sur la peintre Paula Modersohn-Becker. Cette année, je suis pour ma part allée voir 25km/h de Markus Goller qui faisait l’affiche du festival. Bien que moins original dans ses thématiques et dans sa réalisation, le film du réalisateur allemand présente tout de même de très belles images. L’histoire de ces deux frères qui se retrouvent à l’occasion d’une échappée en mobylette semble un peu vue et revue mais nous laisse tout de même un sourire aux lèvres. Sur une bande son des années 80-90, les frères Schneider traversent l’Allemagne sur leurs vieilles mobylettes jusqu’à la Mer Baltique. Cette Odyssée germanique ne se fait pas sans piques lancées aux différentes régions, ce qui provoque à chaque fois des petits « haha lustig ! » (“très drôle”) dans l’auditoire ravi. Il n’est donc pas nécessaire que le film soit une merveille de cinéma pour passer un bon moment dans le cœur de l’Arlequin (mais soyez rassurés, les films sont toujours de grande qualité et sélectionnés avec soin chaque année).

Je ne saurais donc que trop vous recommander de faire un tour par ce charmant festival, si par tout hasard, vous vous trouviez désœuvrés à Paris, près du 6e arrondissement, autour des premières semaines d’octobre prochain. En attendant, il ne me reste plus qu’à vous dire Tschüss und bis zum nächsten Jahr !

Vous pouvez retrouver tous les films diffusés au festival du cinéma allemand en VOD sur Universciné.

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