Cinéma

Blade Runner (1982) : retour sur un monument…

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Blade Runner. Lumière artificielle, fumigènes et néons, corps moulés dans cuirs et fourrures, maquillages grossiers, délirants, cachant des yeux qui révèlent l’(absence d’) âme. Un film qui a ridiculisé tout ce qui s’est fait avant, et a influencé tout ce qui s’est fait après.

Pourtant, rien ne le prédestinait à cette foudroyante notoriété, qui contraste d’ailleurs avec le froid accueil réservé au film à ses débuts. C’est un film dont la genèse fut éprouvante, un de ces films qui s’est vu vêtir de la vision de divers réalisateurs, qui s’est vu donné vie par divers acteurs, vu imaginé par divers scénaristes. Une créature hybride donc, qui s’éloigne nettement du roman dont elle est l’adaptation, Do Android dream of electric sheep, de Philip K. Dick. Un film qui, même après sa sortie, a continué à évoluer et à grandir ; en témoignent les sept versions du film qui ont été créées, dont seules deux existent réellement à ce jour. Mais en témoignent aussi et surtout les nombreux débats que suscite encore le film, qui prouvent qu’il a réussi son pari puisqu’il invite à réfléchir, et a rencontré une postérité qui souligne son intemporalité. 

Certains se laisseront porter par cette prétendue dimension philosophique ; essence de l’humanité, société de consommation, lutte des classes : nombreux sont les questionnements soulevés par le film… D’autres, plus romanesques sans doute, (du côté desquels je me place) seront davantage sensibles à l’aspect sensoriel de Blade Runner. Là où certains se poseront la question de savoir si Deckard est répliquant ou humain, d’autres se plairont à penser que la question n’est pas tant celle de la nature de l’homme que celle de l’identité. Osez affirmer que Roy Batty avec son monologue de fin a quoi que ce soit de moins humain que vous et moi, osez affirmer que son empathie, sa pitié, et surtout sa conscience de sa finitude, n’ont rien d’humain..!

Et si, comme moi, vous faites partie de ces derniers, tout le questionnement philosophique ne sera que secondaire. Parce que Blade Runner, c’est aussi un film qui se ressent. C’est toute une imagerie, un imaginaire, une atmosphère musicale à grand renfort de synthés hypnotiques. Une ambiance qui allie le film noir, ses personnages ambigus, son ambiance oppressante et ses femmes fatales à la science fiction et ses paysages démesurés pour enfanter le cyberpunk, genre dont le film sera le jalon, où une modernité distanciée et pétaradante côtoie un fourmillement d’êtres en quête d’identité. Un visuel qui vous emporte, et dont les lumières vous resteront en mémoire longtemps après le visionnage.

Alors, en toute modestie, je laisse la réflexion, la philosophie et l’intellect à ceux que ça intéressera. Moi, c’est juste cette ambiance que j’ai envie de retrouver dans Blade Runner 2049…

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