Et pourtant, l’intrigue, tirée du livre éponyme de Margaret Atwood, n’est pas des plus originales si on regarde ce qu’on a pu voir sur nos écrans ces dernières années : dans un monde apocalyptique où l’infertilité est devenu la norme, la mise en place d’un Etat religieux dictatorial restreignant les droits des femmes et utilisant les dernières fertiles comme des mères porteuses pour les couples méritant semble être la seule solution pour sauver l’espèce humaine de l’extinction. Rien de bien exceptionnel donc dans ce qui semble être une énième tentative de représentation d’un monde au bord du gouffre menacé par le déficit de naissances. Notons toutefois qu’à la différence des ses semblables, The Handmaid’s Tale offre une vision beaucoup plus adulte du genre dystopique.
En outre, et c’est certainement là ce qui fait le point fort de la série, l’intrigue est traitée d’une telle manière que le dernier fondu au noir de chacun des dix épisodes nous laisse sur ces quelques minutes de silence à la fois de soulagement et d’excitation qui nous viennent lorsque que l’on referme un très bon livre. Des plans rapprochés au traitement glacé des couleurs, la série transpire l’angoisse, la peur, le malaise et la souffrance tout en nous tenant en haleine. Les décors et costumes très simplistes soutiennent parfaitement l’ambiance épurée, dénaturée et froide dégagée par la série. Pour couronner le tout, la bande originale composée par Adam Taylor apporte une telle émotion que les friands de musiques de film seront comblés.
Même si c’est l’actrice principale Elizabeth Moss qui a été louée aux Emmys, j’aimerais ajouter que le jeu de chacun des acteurs est à la fois glaçant et brillant. Elizabeth Moss offre certainement ici une de ses meilleures prestations : éclatante de vérité, elle parvient à faire d’Offred et de sa précédente identité June deux femmes distinctes qui finissent par se mêler.
En somme, The Handmaid’s Tale fait partie de ces pépites inattendues qui délivrent une merveilleuse réflexion et qui laissent un souvenir indélébile. Comme un appel à célébrer la vie et à lutter contre l’obscurantisme, The Handmaid’s Tale est sans aucun doute une des meilleures nouveautés de 2017 qui rate toutefois le 5/5 en raison d’un scénario un peu convenu et pas très novateur.
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