Cinéma

D’après une histoire vraie : sonne faux…

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On attendait beaucoup du film D’après une histoire vraie, adaptation du roman éponyme de Delphine de Vigan, et sélection officielle ‘hors compétition’ pour le festival de Cannes 2017. Un casting prometteur, composé du duo Emmanuelle Saigner – Eva Green, et un réalisateur qu’on ne présente plus, Roman Polanski, Oscarisé en 2003 pour son film Le Pianiste. Malheureusement, le cocktail sonne faux du début à la fin.

Ce n’est pas le scénario en lui-même que l’on regrette ; l’intrigue de Delphine de Vigan est en effet fascinante : une romancière à succès, Delphine, est en panne d’écriture après la sortie de son dernier livre. Elle reçoit des lettres anonymes de menace (certainement de la part de membres de sa famille qui n’apprécient pas de se retrouver caricaturés dans ses romans), puis rencontre Elle, une femme mystérieuse qui lui promet de l’aider à écrire « son livre caché ». Très vite, le spectateur assiste à la façon inquiétante dont Elle s’immisce dans la vie de Delphine, tandis que celle-ci se sent perdre pied… En somme, un thriller psychologique presque digne d’un Stephen King !

Hélas, le spectateur tombe de haut quand il découvre le côté artificiel de l’adaptation. En soi, le jeu d’acteur de la belle Eva Green n’est pas mauvais mais, à son ton monocorde et hypnotisant, on comprend tout de suite les intentions manipulatrices de son personnage. En face, une Emmanuelle Saigner facilement critiquable, aux répliques qui manquent un peu trop de fluidité ; d’où des dialogues qui sonnent faux…

Si le film ne dure qu’1h40, il n’évite pas les longueurs…les incohérences non plus d’ailleurs : Delphine s’offusque mollement quand Elle fait quelque chose dans son dos, puis elles redeviennent meilleures amies dans la scène suivante. Sans compter les nombreuses interrogations qui subsistent ; sans aucun doute, le spectateur reste sur sa faim.

On s’attendait à une œuvre made in Roman Polanski, on se retrouve avec un film assez plat et sans grand intérêt, qui tourne autour d’un duo d’actrices un peu trop superficiel. Au passage, on comprend mal le rôle des autres personnages : Vincent Perez, qui joue le compagnon absent de Delphine, n’apporte rien à l’histoire ; c’est encore pire pour Dominique Pinon, qu’on ne voit que 30 secondes dans la totalité du film. Scène qui, d’ailleurs, aurait très bien pu être supprimée ! Clairement, le livre vaut davantage le coup que le film. 

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