Cinéma

Pupille : un regard juste sur l’accouchement sous X…

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Jeanne Héry retrouve Sandrine Kiberlain, avec qui elle avait déjà collaboré pour Elle l’adore, pour un film très différent. Elle raconte l’histoire d’un bébé dont la mère a accouché sous x, de sa naissance à son adoption. Si l’on connaît tous les grands principes de l’adoption sous x, on en ignore souvent les modalités, et les douleurs et espoirs qui y sont liés, et c’est déjà une très bonne raison pour aller voir ce film.

C’est un film d’une grande précision et d’un grand réalisme, grâce à la qualité des recherches documentaires effectuées par la réalisatrice, et qui lui permettent de trouver un ton juste pour dire cette histoire, et qui lui permettent aussi d’éviter les clichés. Les événements se déroulent dans le Finistère, en Bretagne, loin des cliniques parisiennes suréquipées, ce qui renforce cette impression de plonger dans le quotidien des acteurs sociaux le temps de la durée du film, comme nous le permettrait un film documentaire. On croit absolument à tout ce que l’on voit, car tout aurait pu avoir lieu.

Mais si le ton est juste, c’est grâce à la volonté de placer l’humain au centre du film. La narration ne se concentre pas, comme on pourrait l’imaginer, sur les tourments de la mère qui décide d’abandonner son enfant, mais admet son choix et se tourne sur le parcours du bébé, des travailleurs sociaux, et de la future mère adoptive. Ainsi on évite tout jugement moral, pour adopter un point de vue bien plus compréhensif. Le film tient aussi beaucoup sa sensibilité aux cadrages très rapprochés, qui mettent au centre de l’image les visages, et plus particulièrement les regards, auxquels le titre, « Pupille », fait également référence. Certaines scènes sont particulièrement émouvantes, comme lorsque la jeune mère refuse de voir son enfant juste après l’avoir mis au monde.

Malgré la situation difficile qu’il relate, le film a un message positif, et souligne la justesse des lois françaises, et le dévouement des travailleurs sociaux. Si tous les cas d’adoption ne se déroulent certainement pas aussi bien, il s’agit de mettre en lumière des qualités du modèle français et de ses acquis sociaux, souvent oubliés dans une critique générale. C’est aussi un film qu’il faut voir car il amène à réfléchir, et à se poser la question suivante : et moi ? qu’est-ce que je ferais ?

9

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