Cinéma

Taxi Sofia : Virages, visages

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«Hep, un taxi pour Sofia !» Non, je ne parle pas de la réaction de la critique face au dernier film de Coppola, mais de Taxi Sofia de Stephan Komandarev.

Ce film bulgare, présenté à Cannes dans la sélection Un Certain Regard, portait alors le nom de Directions, et c’est bien de chemins croisés dont il s’agit. 5 chauffeurs de taxis circulent dans la capitale, et leurs discussions avec les passagers sont l’occasion pour le réalisateur de peindre un portrait d’une ville encore marquée par la corruption et la pauvreté. Si les idées de mise en scène et de construction narrative sont classiques pour ce genre de film (entrecroisement des histoires, jeu sur l’espace confiné du taxi), elles sont exécutées avec une remarquable habileté. Mais là où le film étonne, c’est par son incroyable violence, aussi bien symbolique et psychologique que physique, qui en font une oeuvre puissante et marquante.

L’authenticité du propos, servie par de longs plans-séquences, dont un de 19 minutes, y est pour quelque chose : le réalisateur a parcouru 12 000 km dans Sofia lors de la pré-production pour y recueillir des témoignages, dont celui d’un ancien professeur de physique nucléaire, contraint de travailler comme chauffeur suite à son licenciement.

A la fois intelligente, émouvante et sans une seconde d’ennui, c’est une vraie perle que nous livre ici Komandarev – gageons qu’il ne restera pas inconnu très longtemps.

8

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