Articles

Semaine de l’égalité : nos films préférés réalisés par des femmes

0

Lost In Translation, de Sofia Coppola

Virgin Suicides, de Sofia Coppola

Sofia Coppola, née en 1971, a pu profiter de l’âge d’or de son père, en apparaissant notamment dans Le Parrain 3. Mais, contrairement à certains “fils de” elle a su imposer son propre style en tant que réalisatrice et ne pas exister dans l’ombre de Francis Ford. Elle a pu se distinguer sur la scène cinématographique internationale avec des longs métrages acclamés par le public comme Virgin Suicides en 1999 ou par la critique et les festivals internationaux comme avec Lost in Translation, en 2003. Dernièrement, elle a réalisé Les Proies en 2017, et est actuellement en préparation de la sortie de son nouveau long métrage, On the Rocks, cette année, où elle retrouvera Bill Murray pour une nouvelle comédie dramatique.

 

La leçon de piano, de Jane Campion

Jane Campion, réalisatrice néo-zélandaise, fait partie des deux femmes ayant présidé le festival de Cannes (Cate Blanchett lui succède en 2019), et est surtout la seule à en avoir reçue la Palme de toute l’histoire du festival. Dans tous ses films, et notamment La leçon de piano, dans lequel une jeune femme muette est envoyée sur une île de Nouvelle-Zélande de force pour épouser un colon, mais aussi dans Portrait de femme ou dans Bright Star, Jane Campion adopte des points de vue féminins forts et divers. Sa récente série Top of the Lake (deux saisons), avec Elisabeth Moss, aborde les sujets du viol et de la masculinité oppressante sous la forme d’une enquête policière poignante.

 

Lady Bird, de Greta Gerwig

Greta Gerwig, actrice fétiche de Noah Baumbach, avec qui elle a écrit le scénario de Frances Ha, en est aujourd’hui à son deuxième long-métrage. Avec Lady Bird en 2017, comme avec Les filles du docteur March en 2019, Greta Gerwig affirme son talent derrière la caméra, et s’attache à créer des personnages féminins jeunes et forts, incarnés avec force et détermination dans les deux films par Soirse Ronan. Que ce soit dans un film d’époque (dans le second cas) ou dans une fiction contemporaine (dans le premier), sa sensibilité et son originalité s’allient à une esthétique toujours soignée.

 

We Need to talk about Kevin, de Lynne Ramsay

Lynne Ramsay, réalisatrice écossaise, possède un style propre et déroutant. Difficile de rester indifférent devant ce vénéneux We need to talk about Kevin, étude fascinante d’une relation mère-fils toxique ayant débouché sur un drame mystérieux, aux multiples degrés de lecture. Plus récemment, son Beautiful Day, aussi onirique que violent, mettait en scène Joaquin Phoenix en tueur vétéran, traumatisé et psychotique. On retiendra aussi son premier long-métrage, Ratcatcher, portrait terne et pesant d’un jeune garçon cachant un terrible secret.

 

Cléo de 5 à 7, d’Agnès Varda

Agnès Varda, immense réalisatrice, figure clé de la nouvelle vague, nous a quitté l’an dernier. Mêlant réalisme et poésie, engagée, féministe, elle laisse derrière elle une œuvre vaste, diverse, dense, à la fois humble et essentielle. Image lumineuse et onirique dans la journée d’une jeune chanteuse Cléo de 5 à 7, naturalisme sombre dans le trajet d’une sans abri Sans toit ni loi, errance documentaire dans Le glaneur et la glaneuse… Il y en a pour tous les goûts, et toujours avec un talent naturel et désarmant.

 

Mon Roi, de Maïwenn

D’abord connue comme actrice, devenue plus tard réalisatrice, Maïwenn a été saluée par la critiques notamment pour ses deux derniers films Polisse et Mon roi. Dans le premier, elle plonge au cœur de la brigade de protection des mineurs, et dresse un constat amer et poignant de la situation et de son impact sur les policiers. Dans le second, elle analyse en profondeur la relation étouffante et complexe d’un couple.

 

Beau Travail, de Claire Denis

Claire Denis, avant d’être une des plus grandes réalisatrices françaises, a d’abord été l’assistante de Jim Jarmusch. C’est pourtant un style assez différent et bien à elle qu’elle s’est forgé. Dans Beau Travail, elle crée une représentation tendue et homoérotique fascinante des légionnaires, avec Denis Lavant dans le premier rôle. Récemment, elle a dans High Life offert à un Robert Pattinson l’occasion de prouver une nouvelle fois son talent, en créant pour lui une monde clos, étroit et propice à la folie : un vaisseau carcéral perdu dans l’espace. Elle est également connu notamment pour son Trouble Every Day, ayant suscité de nombreuses réactions pour sa violence.

 

Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow

Kathryn Bigelow, le saviez-vous ? a réalisé le fameux Point Break, film de braquage et de surfers avec Keanu Reeves qui obsède Brice de Nice dans le chef d’œuvre (lol) du même nom. Connue pour faire des films plutôt “masculins”, elle confirme son talent à chaque film, avec récemment Zero Dark Thirty, sur la traque de Ben Laden, ou Detroit, sur les émeutes raciales. Son chef d’oeuvre reste Démineurs, sans doute le meilleur film de guerre du 21ème siècle, coup de force à la fois documentaire et sous tension permanente.

 

Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma

Céline Sciamma, très remarquée cette année pour son superbe Portrait de la jeune fille en feu, dans lequel elle propose de nouvelles façon de représenter les personnages féminins au cinéma, s’est toujours démarquée par sa grande sensibilité et son engagement, son questionnement des genres et des identités. Avec Tomboy, en 2011, elle racontait l’existence d’une petite fille de dix ans se faisant passer pour un garçon ; en 2007 avec Naissance des pieuvres, elle s’intéressait à l’apparition du désir et de la sexualité. Céline Sciamma est aujourd’hui une figure essentielle d’un nouveau cinéma français, féministe et audacieux.

 

Mais aussi Sally Potter, Chantal Akerman, Delphine Seyrig, Ida Lupino, Alice Guy… les femmes réalisatrices sont nombreuses et talentueuses. Voyons leurs films !

Académie Cinéma 2020 : Collapse

Previous article

Dark Waters : enquête en eaux troubles

Next article

Comments

Comments are closed.

Login/Sign up